Reprendre une entreprise dont on est déjà salarié présente tout un tas d’avantages : le repreneur connaît déjà la structure, son fonctionnement mais aussi ses clients et ses fournisseurs… L’accompagnement de la cédante par la CCI a également permis de gérer tous les aspects de cette transmission.
Reprendre un commerce en étant salarié : comment Loïc a racheté La Sardine

Et si le salarié était finalement le mieux placé pour acheter l’entreprise dans laquelle il travaille ? Ce n’est pas Loïc Serie, 24 ans, originaire de Cayeux-sur-Mer (Somme) qui dira le contraire. Recruté en mai 2021 pour la saison à La Sardine à Saint-Valery-sur-Somme, il a finalement racheté l’épicerie fine !
‘J’ai changé totalement d’univers, j’ai fait des études pour devenir maitre-nageur’, explique le jeune chef d’entreprise. ‘Après les confinements successifs, j’ai eu envie de revoir un peu ma famille et j’ai donc trouvé un travail à proximité’.
Au départ, rien ne prédestinait donc Loïc Serie à prendre les commandes de La Sardine, dont la création remonte à 2007, nichée dans les anciens locaux d’un mareyeur et dédiée aux produits de la mer.
Un accompagnement par la cédante de plusieurs mois
La transaction a finalement été réalisée assez rapidement. L’offre d’achat a été faite le 7 janvier. La cession s’est officialisée le 1er avril. Soit en à peine trois mois !
‘J’ai eu plusieurs mois avec l’aide d’Anne-France pour bien comprendre comment fonctionnait le magasin’, poursuit le repreneur. ‘Je me suis positionné pour le rachat et ai eu accès aux trois derniers bilans de la société. J’ai alors fait une offre et nous avons signé le compromis de vente’.
L’enseigne étant assez connue à Saint-Valery-sur-Somme, les deux banques contactées avaient donné leur feu vert pour le financement via un prêt. Les établissements bancaires ont notamment été rassurés par le fait qu’en tant que collaborateur, Loïc Serie connaissait parfaitement bien le commerce à céder, et qu’il présentait un apport personnel.
Au-delà de vouloir vendre le commerce qu’elle avait créé, Anne-France Rouxel a été rassurée de savoir que le concept qu’elle a mis en place allait pouvoir perdurer. La Sardine est certes un commerce mais aussi un lieu de vie, proposant des produits savoureux et respectueux des hommes et de leur environnement. La boutique s’articule autour de trois axes : l’épicerie de la mer avec notamment la conserverie traditionnelle de poissons et de crustacés, les algues et les poissons fumés ; les soins marins naturels à base d’algues et les œuvres d’artistes locaux.
Ce qui était important, c’était de transmettre par étapes et en toute transparence, en accompagnant par exemple le repreneur à la rencontre des fournisseurs, reprend Anne-France Rouxel. Transmettre, c’est aussi donner le goût d’entreprendre autour de valeurs qui constituent la colonne vertébrale de l’activité, en plus du respect des process, de l’environnement, de la transparence, de l’accueil… Bref, tout ce qui fait la valeur intrinsèque d’un commerce.
Le fait aussi que les clients connaissaient déjà le repreneur a permis une transition en douceur. Et bien sûr, la cédante est restée disponible par la suite pour les questions, le SAV.
Anne-France Rouxel connaissait déjà la CCI car l’ex-dirigeante s’était faite accompagner pour optimiser la présence de La Sardine sur les réseaux sociaux notamment et le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), via un booster numérique dédié aux TPE (Très petites entreprises).
Lorsque j’ai contacté à nouveau la CCI, Jean Thebault, conseiller transmission-reprise, m’a parlé de l’équivalent de cet accompagnement mais cette fois, dans le cadre d’une cession d’entreprise, se souvient la cédante.
L’accompagnement booster transmission a permis à Anne-France Rouxel de présenter son commerce : la place des éléments financiers, la compréhension de l’environnement de La Sardine et de son marché, la position de la concurrence, la situation géographique, le positionnement marketing, etc.
A partir de ces éléments, le conseiller CCI a élaboré un diagnostic très intéressant qui a synthétisé les forces et les faiblesses de mon activité. J’ai pu ainsi retravailler sur les faiblesses, ce qui nous a ensuite amené à calculer le prix de ce fonds de commerce, en se basant sur plusieurs méthodes de calcul.
Deux approches ont en effet été utilisées : l’une consistant à valoriser l’entreprise par son rendement et par sa capacité à générer des bénéfices et l’autre consistant à comparer le prix de vente des fonds sur des activités similaires. Une annonce avait été postée sur Transentreprise.com, site partenarial CCI/Chambre de Métiers et de l’Artisanat dédié à la cession et reprise d’entreprises. Et malgré plusieurs contacts potentiellement intéressés, c’est finalement Loïc Serie qui a signé la transaction.
‘L’accompagnement de la CCI a permis de mettre en lumière quelques points importants, comme le renouvellement du bail ou l’avenir d’une marque commerciale qui n’avait pas été exploitée’, poursuit le conseiller.
Pour la cédante, Anne-France Rouxel, ce regard extérieur et professionnel a été très précieux
D’une part, j’ai pu transmettre un projet clef en main, d’autre part, mon interlocuteur a pris en compte la globalité de l’entreprise et pas seulement les chiffres du bilan. Je me suis sentie en confiance, avec une personne qui avait également de l’expérience. J’ai donc gagné en temps et en efficacité.
Un cabinet d’avocat de Berk sur Mer a ensuite pris le relais pour la rédaction du compromis et de l’acte de vente.
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