Comment est née la démarche de transformation numérique de votre industrie ?
SGM existe depuis 32 ans : son fondateur, parti en retraite, était plus orienté vers le pragmatisme et le service. Quand je suis arrivé aux commandes de l’entreprise, les machines étaient âgées de 30 ans en moyenne – ce qui ne les empêche pas d’être précises – mais je savais qu’il fallait engager un important travail de modernisation de l’outil industriel en lui-même.
Quel a été votre leitmotiv ?
Je le savais avant de reprendre : le contexte économique est difficile, le marché est relativement déclinant. Mon leitmotiv, c’est justement d’être toujours en mouvement pour avoir une longueur d’avance : je souhaite que mon entreprise soit toujours parmi les meilleures dans sa catégorie de métier.
J’ai gardé les grands piliers fondateurs de la société – le savoir-faire autour de la mécanique de précision – mais j’ai réorganisé la société. J’ai construit un schéma de développement, avec une stratégie basée sur la performance, afin d’augmenter le niveau de qualité du produit et du service.
Pouvez-vous nous expliquer l’apport du numérique dans votre activité ?
Notre métier, c’est de récupérer des pièces, de les démonter et de faire une proposition de réparation. Aujourd’hui, beaucoup d’échanges se font via le papier : l’objectif que nous souhaitons atteindre à terme avec la digitalisation est un système d’information capable de gérer toute cette expertise et de la rendre accessible au client. A tout moment, le commanditaire pourra savoir en temps réel où en est l’intervention sur sa pièce. Cela permet d’avoir des informations au fil de l’eau avec des photos, des vidéos, des essais filmés, etc. C’est un peu comme ouvrir la porte de l’entreprise.
Sauf que cette révolution numérique de l’entreprise nécessite un accompagnement au changement assez profond. Forcément, les collaborateurs devront être accompagnés vers l’utilisation d’outils numériques, si le projet est mené à terme comme nous l’imaginons : les tablettes vont progressivement remplacer le papier
Quelles ont été les différentes étapes ?
J’ai démarré par le plus visible : agrandir le bâtiment pour améliorer les conditions de travail et pour introduire trois nouvelles machines numériques. La deuxième étape a été de renforcer nos outils de communication. Le suivi de la qualité a toujours été effectué correctement mais c’est la restitution au client qui pose problème. Nous avons différents supports et formats, il nous faut uniformiser les documents d’information.
Suite aux enseignements des accompagnements proposés par la CCI et la Région au travers de Cap Industries (ex-Mécanov) mais aussi par les formations au travers du réseau APM, j’ai travaillé encore plus sur l’information et la communication, notamment sur la justesse du suivi des dossiers. La qualité est là mais la restitution auprès du client toujours difficile car on croise différents supports, entre traitement de texte et tableur mais aussi base de données datant des années 2000.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Nous avons choisi la solution mais nous ne sommes pas encore entrés en phase de déploiement. L’élément bloquant jusqu’à présent, c’est qu’il manquait du lien : chaque processus progressait parallèlement, sans lien, sans juxtaposition avec les autres services. L’association Cap Industrie m’a aidé à monter le dossier, en m’apportant une aide stratégique pour avoir une vision d’ensemble du projet de numérisation, qui représente entre 150 000 à 200 000 euros d’investissement pour la société. Les premiers rendez-vous m’ont permis notamment de consolider le projet, de vérifier que l’entreprise était suffisamment mature.
Que vous a apporté cet accompagnement de Cap Industries ?
Si je n’avais pas été accompagné, je me serai certainement arrêté à l’étape du diagnostic et tout ce travail n’aurait servi à rien. Là, avec Cap industries, j’ai pu aller jusqu’au choix de l’expert et l’établissement du plan de formation. Sans cet accompagnement, le déploiement du digital aurait certainement pris plus de temps car je n’aurais peut-être pas su choisir entre les différentes solutions du marché, j’aurais buté plusieurs fois sur le problème avant de parvenir à le résoudre.