Impression 3D : quel intérêt pour l’entreprise ?

Que ce soit pour fabriquer des petits objets publicitaires en plastique ou d’imposantes pièces de plasturgie dans des matériaux ultra résistants, l’imprimante 3D ou fabrication additive, est en passe de révolutionner des pans entiers de notre industrie. Explications.

« Au Salon CES de Las Vegas, j’ai vu des constructeurs automobiles recourir à l’impression 3D pour fabriquer certaines pièces auto afin de gagner en poids en rigidité pour leurs bolides de course », explique un conseiller développement entreprise de la CCI Littoral Hauts-de-France. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Chez Alstom, fabricant de trains, par exemple, l’impression 3D permet de se fournir rapidement en pièces non critiques et de réduire les coûts de prototypage. Airbus, leader dans l’aérospatial, utilise de plus en plus la fabrication additive pour imprimer les pièces de son avion Airbus A350. Boulanger, spécialiste de l’électroménager et du multimédia, propose gratuitement à ses clients des fichiers 3D de pièces de rechange.

Architecture, construction, industrie navale, santé, médical, industrie chimique, mécanique, agroalimentaire, high tech, distribution et retail, textile et mode… Les déclinaisons sont quasiment infinies !

L’impression 3D consiste à produire une pièce à la demande en superposant de très fines couches de matières : la fabrication additive permet ainsi d’éviter à une pièce d’être stockée et acheminée sur des milliers de kilomètres…

L’impression 3D est le terme grand public pour désigner la fabrication de pièces en volume par une machine capable de fondre et de superposer des couches successives de matière, grâce à l’assistance d’un ordinateur. Les industriels préfèrent utiliser le terme fabrication « additive ».

• Réaliser des prototypages ou modéliser des projets : la 3D permet d’imaginer un nouveau produit et de le fabriquer en un ou plusieurs exemplaires pour mieux l’essayer ou le présenter
• Fabriquer ses propres outils en interne, surtout quand on ne les trouve pas facilement sur le marché. La 3D permet par exemple à un fabricant de pièces électroniques de réaliser des petites ou moyennes séries, à moindre coût (en tout cas, moins cher qu’en réalisant un moule)
• Produire directement dans différentes matières plus ou moins résistantes (notamment en fer métal), à l’image de l’entreprise nordiste Dagoma qui réalise des imprimantes 3D… à base d’imprimantes 3D !

« La technologie de l’impression 3D reste abordable pour l’entreprise, mais on parle alors plutôt imprimante 3D de bureau, qui impriment des pièces jusqu’à environ 20 cm de côté et sont capables de créer des volumes d’impressions pour répondre à beaucoup de problématiques simples », estime un conseiller développement entreprise de la CCI Littoral Hauts-de-France. « Le principal challenge est de réussir à concevoir en volume des pièces à l’aide de logiciels spécialisés, c’est pourquoi il faut passer par un petit temps d’apprentissage pour apprendre à fabriquer les pièces ».

A 31 ans, Antoine Motte développe deux projets innovants autour de l’impression 3D à la Serre Numérique de Valenciennes. Après avoir cofondé Machines-3D, devenu l’un des plus gros constructeurs de machines 3D de la région, il s’est associé à un chercheur en robotique pour mettre au point un premier gantelet permettant à la victime d’un accident de réutiliser son bras. Avec son 2^e projet, baptisé Construction-3D, il s’associe à un designer belge pour cette fois-ci proposer des imprimantes capables de construire des maisons ! Une grue hydraulique de levage a ainsi été complètement modifiée pour imprimer avec du béton, du mortier, de la céramique, des argiles, etc. Ce n’est pas pour rien que Machines-3D s’est vu remettre le trophée d’Or de l’économie responsable par le Réseau Alliances en 2015 !

Lors des rencontres territoriales de la « Rev3 » organisées dans l’Avesnois en 2017, la ville de Fourmies a annoncé qu’elle allait accueillir un « hub d’impression 3D métal des Hauts-de-France », une structure unique dans la région. Ce centre de production industrielle sera équipé d’outils d’impression numérique 3D et de conception d’objets en métal. Objectif : dépanner en moins d’une journée n’importe quelle entreprise de la région qui se trouverait en rupture de stock de pièces mécaniques… 

Impulsée par la CCI des Hauts-de-France, le Club Impression 3D rassemble aujourd’hui près de 500 membres (entreprises, clusters, designers, fablabs, écoles-universités, experts, avocats). Son rôle est d’informer et d’accompagner les entreprises dans la mise en place de cette nouvelle technologie au sein de leurs process de production mais également créer un écosystème en rassemblant les acteurs du secteur. Tout en promouvant les partenariats dans et hors la région.
Pour en savoir plus : clubimpression3d.fr

Dans les Hauts-de-France, il existe également un Groupement d’Intérêt économique sur la Fabrication Additive. 3D Partner (http://www.3dpartner.fr/)  permet à des entreprises de mutualiser certains investissements en matériel, de partager des technologies ou de compétences mais aussi développer de nouveaux projets.