Frédéric Motte se retire des élections au MEDEF : sa réaction

‘Malheureusement, il fallait un peu de réalisme : en voyant se dessiner une course finale entre deux autres candidats, j’ai senti que je n’allais pas pouvoir porter mon projet jusqu’au bout’, résume Frédéric Motte.
‘Nous avons fait une superbe campagne. Mon constat et mon discours ont été salués et reconnus par tous. Mon objectif idéalement était d’aller jusqu’au vote du 11 juin. Le 28 mai, l’audition devant le conseil exécutif a conforté mon analyse mais force était de constater que j’arrivais plutôt 3ème que dans le duo de tête‘.
Frédéric Motte apporte son soutien à Alexandre Saubot, ex-président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie. Des 9 candidats de départ, il ne reste plus que quatre prétendants : les deux favoris, Alexandre Saubot et Geoffroy Roux de Bézieux, ainsi que deux présidents de Medef régionaux, Patrick Martin pour Auvergne-Rhône-Alpes, et Olivier Klotz pour l’Alsace.
Pour Frédéric Motte, cette élection ne doit pas faire entrer la notion d’ego personnel :
‘Ce qui m’intéresse, c’est l’intérêt de nos entreprises et de nos territoires. A un moment, il faut regarder la réalité en face. J’ai essayé de porter les valeurs qui nous sont fortes, à nous entrepreneurs du Nord : les enjeux de nos territoires en réduisant la fracture sociale et territoriale, les enjeux de notre responsabilité sociale et sociétale pour attirer les talents de demain en donnant encore plus de sens à nos projets d’entreprises, les enjeux du dialogue social et du paritarisme car je suis personnellement convaincu que nous en avons besoin’.
Pour Frédéric Motte, qui reste donc à la tête du MEDEF Hauts-de-France, ‘Emmanuel Macron fait une erreur de nous mettre sur le côté : peut-être n’étions-nous pas assez modernes. C’est un bel aiguillon pour le MEDEF‘.
La région des Hauts-de-France a aussi bénéficié des retombées de cette campagne, en mettant en lumière les initiatives des entreprises du Nord de France.
Dans son communiqué, Frédéric Motte rappelle les 7 enjeux « que devra prendre en compte le vainqueur, quel qu’il soit«

Pour cela, vous devez attirer de nouveaux talents, vous devez aller chercher ceux pour qui le MEDEF n’est pas le premier endroit dans lequel ils iraient et plus particulièrement les jeunes, les femmes, la diversité et les représentants de la nouvelle économie. Ce n’est que de cette manière que nous porterons la voix de tous les entrepreneurs.
Le Président du MEDEF doit co-construire largement avec les organisations syndicales et patronales pour que les corps intermédiaires redeviennent des accélérateurs du changement. Il doit en être de même au niveau local.
La révolution numérique modifie nos modèles économiques mais rebat aussi les cartes du partage de la valeur créée. Plus que jamais la RSE doit irriguer toutes les entreprises du pays. C’est votre rôle et votre responsabilité. Nos citoyens, nos collaborateurs sont en quête de sens. Travaillons aussi sur les nouveaux modèles économiques (ESS, fonctionnalité, circulaire) et les données environnementale et climatique qui vont exercer une pression croissante sur les entreprises.
Des instances respectées et considérées. L’image de la maison au niveau national n’est pas bonne vous le savez, sur le terrain, les choses sont différentes. Faites leur confiance, et mobilisez-les, aidez-les, ils le réclament ! Ils seront les mieux placés pour travailler notamment sur la fracture sociale et territoriale qui ne cesse de créer des disparités de plus en plus importantes et inquiétantes.
Prendre comme exemple nos Medef territoriaux qui le font au quotidien. Il en va de sa survie.
Elle doit être plus collégiale, simplifiée et fluidifiée afin de porter la parole de TOUS les entrepreneurs. Changez les statuts et revoyez le mode d’élection du président, qui est aujourd’hui une négation de notre représentativité.
Nourrissez vos réflexions et soyez les lanceurs d’alertes du débat d’idées. C’est aussi cela votre rôle !