Avec 96 100 créations nettes d’emplois en 2021 par rapport à 2019 selon l’URSSAF, force est de constater que l’emploi dans la région est à un point haut, dépassant même son niveau d’avant crise sanitaire au 2e trimestre 2021. Et pourtant, les difficultés de recrutement ont rarement été aussi importantes. Elles varient, selon les secteurs : avec 34% dans le tertiaire, 37% dans le BTP et l’industrie, atteignant 47% dans les industries de la chimie…
‘La crise n’a fait qu’amplifier le recrutement dans des secteurs qui sont déjà en tension depuis plus de dix ans, comme le montre nos études BMO (Besoin de main d’œuvre)‘, résume Frédéric Danel, directeur régional de Pôle Emploi en Hauts-de-France, qui évoque même une situation jamais vue depuis près de vingt ans. ‘D’autres secteurs vivent des transformations très profondes, notamment liées au développement du digital et du numérique. Comme, par exemple, dans l’automobile, le textile, le ferroviaire’.
Deux premiers leviers pour freiner ces difficultés de recrutement : Formation & Apprentissage
‘Encore faut-il dispenser la bonne formation au bon endroit : avec l’ensemble des acteurs (missions locales, cap emploi, structures d’insertion, fédérations, branches), en binôme avec le Conseil régional, nous sommes capables d’identifier précisément les besoins par bassin d’emploi et ainsi ajuster l’offre de formations, à court, moyen et long terme’. 100.000 personnes seront ainsi accompagnées cette année, contre 80.000 en 2020 et 60.000 en 2019. Le problème aujourd’hui, c’est le manque d’attractivité de ces formations : il faut donner envie aux jeunes et aux moins jeunes de s’orienter vers la santé, le bâtiment et la logistique’, estime Frédéric Danel.
Pour Philippe Lamblin, Délégué aux emplois en Hauts-de-France, il faut surtout donner à voir.
‘La rencontre avec l’entreprise et son savoir-faire est extrêmement importante : dernièrement, nous avons emmené des jeunes d’Hénin-Beaumont voir ce qui se passe dans des entreprises comme Dassault Aviation par exemple. Hier délaissée, la formation Chaudronnerie du lycée professionnel de la ville a fait le plein’.
Pôle Emploi peut organiser justement des journées d’immersion pour les demandeurs d’emploi.
L’apprentissage est dans ce cadre une solution idéale pour attirer de nouveaux collaborateurs, avec le combo gagnant de former au métier mais aussi de découvrir l’entreprise et son environnement. Sans oublier la question de la qualité de vie au travail : le chef d’entreprise doit passer d’un statut de gestionnaire à celui de manager attentif au bien-être des salariés car les rapports de force s’inversent : « c’est le candidat qui choisit son entreprise« , rappelle Philippe Lamblin. D’une façon générale, le tutorat avec un salarié expérimenté permet très souvent de rassurer le candidat et de sécuriser les prises de postes.