Comment les acteurs de Norlink décarbonent les transports et la logistique en Hauts-de-France 

Les Hauts-de-France se sont très tôt positionnés sur la « green » logistique, avec une offre complète de transport multimodal décarboné et une bonne dose d’innovation. En rassemblant tous les acteurs de la chaine logistique, Norlink Fédération a fait naitre un collectif inédit, engagé à faire des Hauts-de-France le premier green hub logistique de l’Europe du Nord. 

Avec la réouverture du canal de Pommeroeul-Condé d’ici la fin de l’année 2023, le lancement des travaux du futur Canal Seine-Nord Europe et l’étude de la réhabilitation de la ligne ferroviaire Valenciennes-Mons, la région des Hauts-de-France consolide son réseau multimodal tout en cherchant à s’intégrer davantage dans les réseaux européens.  En s’appuyant sur les structures existantes, telles que les plateformes multimodales de Valenciennes, Ports de Lille, Delta 3, ainsi que les ports de l’Oise, en plus des ports du littoral Dunkerque, Calais et Boulogne, toutes les conditions sont réunies pour offrir un service de transport multimodal et décarboné.

Norlink : un collectif inédit et engagé à faire des Hauts-de-France le premier green hub logistique de l’Europe du Nord

Dans ce contexte, la fédération Norlink est plus que jamais au cœur des enjeux de décarbonation. Créée en 2017 à l’initiative de la CCI Hauts-de-France et du Grand Port maritime de Dunkerque, Norlink réunit aujourd’hui tous les opérateurs logistiques des ports, du rail et du fluvial, notamment autour des enjeux de transport massifié de marchandises et de réduction des émissions carbone du transport. 

 ‘Aujourd’hui, des mesures structurelles sont nécessaires : parce qu’il n’y aura pas d’industrialisation sans une logistique puissante, avec un aspect « green » primordial de décarbonation. Notre ambition dans le domaine est très forte’, résume Philippe Hourdain, président de la Fédération Norlink et de la CCI Hauts-de-France, lors de Norlink Day, organisé cette année, à la Serre Numérique de Valenciennes. 

Pour Renaud Spazzi, Directeur général adjoint des Voies Navigables de France, la réouverture du canal de Pommeroeul-Condé ‘est un des maillons du projet Seine Escaut, pour relier le bassin parisien à la Belgique et mettre ainsi en communication le bassin de la Seine et le réseau Nord européen, via la pièce maitresse du canal Seine Nord’.

Le très important projet de modernisation et doublement de l’écluse des Fontinettes à Saint-Omer permettra de fluidifier le trafic en direction de Dunkerque. L’allongement de l’écluse de Quesnoy-sur-Deûle et des aménagements sur la Lys mitoyenne vont permettre de fluidifier le trafic fluvial. A Valenciennes, Contargo North France a lancé une nouvelle ligne fluviale entre Dourges-Valenciennes-Anvers et Rotterdam. 

 ‘Avec 60.000 emplois industriels qui seront créés, notamment grâce à la vallée de la batterie et aux quatre gigafactories, nous allons justement devoir faire face à une hausse de la demande de transport et de logistique’, s’est réjoui Franck Dhersin, vice-président de la Région Haut-de-France et sénateur.  

‘Au-delà de l’artère du futur Canal Seine-Nord Europe et de la réouverture du très intéressant Canal de Condé-Pommeroeul, il faut des bonnes veines pour alimenter le système car ce sera de nombreux emplois mais aussi beaucoup de transport et de logistique. D’ailleurs, les études pour une future ligne ferroviaire Valenciennes-Mons vont démarrer, pour assurer la liaison de Dunkerque vers la Belgique’, a annoncé l’élu. 

Pierre Bergès, Directeur de projet chargé du développement de l’axe Nord et post-Brexit auprès du Préfet de la région Hauts-de-France, est partie prenante très engagée au sein de Norlink.
‘Valenciennes est vraiment un bel exemple au regard des évolutions du report modal vers le rail de Toyota depuis quelques années, pour acheminer les voitures vers la République tchèque, le Royaume-Uni, l’Italie évidemment : les deux communautés d’agglomération ont choisi d’investir dans ces infrastructures et ce n’était pas un pari si évident à l’époque, car les risques étaient présents’.  

 Pierre Bergès rappelle à quel point la région dispose d’atouts uniques au monde comme le Port de Calais, point de passage incontournable avec l’Angleterre ainsi que le tunnel sous la Manche.
‘Notre réseau de transport et notre capacité d’entreposage est exceptionnelle. La Région a créé une certaine dynamique, notamment avec le pari de Dunkerque de devenir l’étendard européen de cette industrie décarbonée’.  

 Avec Dunkerque et Calais, c’est même un premier corridor vert avec Douvres qui se dessine d’ici 2030, avec des bateaux de liaisons France-Angleterre quasiment zéro carbone et le lancement de navires à propulsion biogaz par CMA CGM sur sa ligne historique reliant Dunkerque aux Antilles (Guadeloupe et Martinique). 

En Hauts-de-France, la chaine logistique a dans son ADN le fait d’être performante et durable,
et en apporte la preuve par les chiffres

Le Grand Port Maritime de Dunkerque a vu son trafic augmenter de 1,5 % pour 49 millions de tonnes en 2022.

Le Port de Calais a connu une hausse du transport de remorques non accompagnées de près de 62% (comparativement à la période Covid et aux restrictions sanitaires) pour atteindre les 62615 unités.

Le Shuttle (tunnel sous la manche) a transporté 1,45 million de poids lourds (+6%) et 4000 remorques non accompagnées.