Comment cette TPE a bénéficié d’une avance remboursable pour renforcer sa trésorerie

Il arrive parfois que le marché « se retourne ». Qu’un contexte économique change complètement la donne. Au point de mettre en péril une entreprise pourtant vouée, sur le papier, au succès… C’est le cas de cette entreprise nordiste, spécialisée dans le vrac, qui doit faire face à une crise inédite sur son marché.

Lors de son lancement, ce nouvel acteur avait bouleversé le paysage en proposant un concept novateur, portant sur la consigne et le reconditionnement du vrac. L’entreprise gagnait des parts de marché, recrutait et avait de belles perceptives de développement. Pour autant l’impact du contexte économique a bouleversé cette tendance.
‘Avec le contexte économique, nous avons dû affronter une crise inédite, dont l’ampleur n’était pas prévisible’, détaille le directeur général. ‘Si le secteur était affaibli depuis maintenant un peu plus d’un an, nos clients historiques, à savoir les magasins bio, ont été secoués de plein fouet par l’inflation et la hausse des coûts de l’énergie. Beaucoup d’entre eux ont carrément mis la clef sous la porte’.

Même si l’enseigne prometteuse avait pourtant « vu le vent tourner » et a essayé de se diversifier, elle a été prise de court.
‘Nous avions déjà commencé à accompagner des marques de cosmétiques mais ce sont des projets qui mettent du temps : le modèle économique de ces distributeurs n’a pas encore basculé vers le vrac. En tout cas, le chiffre d’affaires généré par cette nouvelle activité n’a pas compensé notre perte de chiffre d’affaires. Nous commencions à nous retrouver en difficultés de trésorerie’.

La CCI Hauts-de-France a apporté un véritable accompagnement pour accéder au Fonds Hauts-de-France Prévention, dispositif servant à soulager la trésorerie des entreprises en difficulté mais pas irrémédiablement compromise.
‘La responsable rev3 financement et coordinatrice du fonds Hauts-de-France Prévention, Delphine Coopman, nous a aidé à formaliser un rapport assez complet, avec quelques données de présentation (le contexte, nos forces et nos faiblesses, les chiffres) mais surtout avec une démonstration imparable qu’il existait bel et bien des perspectives de redressement’, remercie le directeur général. Pour lui, ce regard extérieur de la Chambre de commerce et d’industrie ‘nous a fait reformuler certaines stratégies qu’on n’exprimait pas de manière très claire et a davantage mis en valeur notre ancrage territoriale existant et notre volonté de se développer dans la région, avec de la main d’œuvre et des idées françaises’.

 Le Conseil régional Hauts-de-France a accordé un prêt de 250.000 euros, suspensif au fait que les actionnaires historiques participent également.
‘Le comité a accepté de nous prêter cette enveloppe, c’était le maximum qu’on pouvait demander : les actionnaires se sont également réengagés financièrement pour montrer le potentiel des futurs développements’.

En plus de diversifier ses clients, l’entreprise travaille aujourd’hui à proposer une nouvelle offre de service et d’accompagnement. Avec déjà de beaux résultats : entre 30.000 à 40.000 euros de chiffre d’affaires enregistré et un volume d’affaires qui pourrait rapidement atteindre les 250.000 à 350.000 euros.

‘Passer au vrac pour une marque n’est pas anodin, et nous bénéficions d’un vrai savoir-faire en termes de réglementation, de technique, de marketing, etc. Nous avons aujourd’hui énormément d’appels entrants de marques clairement intéressées’, se réjouit le dirigeant. Le marché global de l’économie circulaire reste porteur, avec des évolutions réglementaires encourageantes, concernant notamment le zéro déchet, le réemploi et le vrac. ‘C’est une histoire de temps mais il y a une chose dont nous sommes sûrs : notre curseur est placé au bon endroit’.

Vous aussi, vous êtes confrontés des difficultés de trésorerie passagères, malgré des perspectives encourageantes ?