Malgré tous les efforts pour fluidifier le trafic, les chiffres Eurostat font en effet état d’une baisse significative en janvier 2020, premier mois de rétablissement effectif de la frontière. Les exportations vers le Royaume-Uni ont baissé de 27,4% à 18 milliards d’euros et les importations vers le continent ont chuté de 59,4 % à 6,4 milliards d’euros. ‘Depuis le mois de janvier, on dénombre 40% de retour à vide pour le transport de marchandises au départ du Royaume-Uni‘, souligne une étude du Pôle d’excellence Euralogistic.
Phénomène inédit depuis 1997, date de premier enregistrement de ces données, le Royaume-Uni importe davantage de biens de pays situés en dehors de l’Union européenne qu’en provenance du marché unique. L’office national des statistiques attire l’attention sur le fait que ce premier trimestre, au vu du contexte de pandémie et de baisse générale d’activité, ne reflètera pas la situation à plus long terme. En mars dernier par exemple, les exportations de biens automobiles vers l’Union européenne, étaient revenus à leurs niveaux d’avant crise. Impossible pour autant de déterminer si ces perturbations risquent de s’inscrire dans le long terme…
Mécaniquement, de nombreuses entreprises britanniques ont déjà repensé leurs chaines d’approvisionnement, au profit de fournisseurs nationaux ou hors Union européenne. Il faut s’attendre à ce que le prix des importations coûtent désormais plus cher à la Grande-Bretagne, à cause des nouvelles formalités et des allongements de temps de transport.