2021 a eu son lot de bonnes nouvelles
‘L’emploi est reparti avec la création de 23.190 postes par rapport à fin 2019’, note Grégory Stanislawski, directeur des études de la CCI Hauts-de-France. ‘La région a donc rattrapé largement les pertes engendrées par la crise, et ce quasiment sur tous les territoires et secteurs confondus (même l’hôtellerie-restauration), hormis l’industrie ‘.
Autre indicateur qui témoigne de la vitalité économique du secteur : la création d’entreprises.
‘Alors que les Hauts-de-France s’affichent souvent en bas de classement à l’échelle nationale, la région a enregistré près de 62.000 créations d’emploi, soit une hausse de 21%, incluant de nombreuses micro-entreprises (ex-auto-entreprises)’, poursuit le directeur des études. Du côté des défaillances d’entreprises, elles se sont limitées cette années à 1.800, du fait des aides mises en place suite à la crise sanitaire de la Covid-19 : ‘Un chiffre relativement bas… qui ne signifie pas qu’il restera à ce niveau en 2022’.
Malgré ces bons chiffres, les 4.000 entreprises interrogées voient-elles arriver une « re-crise » ?
Plusieurs freins ont été évoqués lors de cette étude. D’abord l’augmentation du coût des matières premières, ressenties en moyenne par 54% des sociétés (et jusqu’à 77% d’entreprises concernées dans le BTP et 70% dans le commerce inter-entreprises. ‘En 2021, les difficultés d’approvisionnement ont concerné 39 % des chefs d’entreprises interrogés (avec un pic à 55% dans industrie et 52% dans le BTP), ce qui a entraîné mécaniquement une augmentation du prix, des états parfois de pénurie et des relations devenues plus complexes avec les fournisseurs’, analyse Grégory Stanislawski.
Lors de l’enquête, les entreprises étaient encore préoccupées par l’impact des mesures sanitaires, notamment dans le secteur de l’hôtellerie-café-restauration et aussi par la hausse des coûts du transport.
‘Une adaptation en continue des entreprises est indispensable’, conclut Grégory. ‘La crise a non seulement remis en cause certains fonctionnements mais elle a accéléré les mutations : vers le digital, vers d’autres modes d’organisation du travail, vers une nouvelle façon de recruter (notamment via l’apprentissage), vers plus de qualité de vie au travail… ‘.
Côté artisanat, Laurent Rigaud, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat Hauts-de-France, prévoit également que les professionnels continuent d’être impactés par l’inflation des matières premières, comme le blé et le pétrole.
‘On aurait pu y voir une certaine spéculation mais le mouvement semble durer, sans que les entreprises ne disposent de beaucoup de marges de manœuvre‘, regrette-t-il. ‘Nous allons étudier tous ensemble quelles peuvent être les premières réponses à apporter à cette situation’.
L’agriculture a connu, quant à elle, une année atypique avec un secteur de la restauration hors domicile paralysé par les restrictions sanitaires mais néanmoins dopé par l’intérêt pour les circuits courts. Les exploitations affichent à 62% de bonnes perspectives, même si les charges augmentent également.
Kathy Verquin-Wattebled, Directrice régionale des Hauts-de-France à la Banque de France souligne ‘une reprise générale de la croissance avec + de 7% de PIB : comparé à d’autres pays dans le monde, la reprise en France reste l’une des plus fortes, après un beau plongeon en 2020’. L’inflation est néanmoins là, même si la Banque centrale européenne et de la Banque de France mettent en place des mécanismes pour la maintenir à moyen terme.